La Tour de Constance et ses prisonnières en 1730

Il est des villes qui, par leurs monuments, leur position géographique ou les évènements dont elles ont été le théâtre, éveilleront toujours la curiosité des artistes et des érudits. La moindre découverte d'un document qui les concerne est une bonne fortune que se disputent à l'envi les amateurs de l'inédit et de l'imprévu. A ce titre, la vaillante et poétique cité de Saint-Louis et des Croisades, Aigues-mortes, aura longtemps encore le privilège d'attirer aux pieds de ses remparts tous ceux qui se plaisent aux souvenirs d'un passé chevaleresque et plein de gloire. La Tour de Constance, en particulier, cet impassible témoin de tant de douleurs et  de larmes, ne cessera de provoquer le plus légitime intérêt ; et l'historien consciencieux s'efforcera de jeter un peu de lumière sur les drames poignants qui s'accomplirent dans ses profondeurs : ces drames lui apparaîtront d'autant plus terribles qu'il apprendra à les mieux connaître dans tous leurs authentiques détails .